Vélo 15 et 7

Dimanche 28 mai 2006 : Visite de l’installation cyclable sur les boulevards des Maréchaux

 

Malgré quelques poteaux encore placés temporairement sur la piste cyclable et l’absence du revêtement final sur la plupart des tronçons, le cycliste peut avoir une vue d’ensemble assez claire de l’installation qui longe le parcours du tramway T3. Il était donc temps d’y retourner un an après la visite de juillet 2005 afin, d’une part de faire un état des lieux, d’autre part de présenter aux adhérents (et aux nouveaux adhérents) les équipements en présence et ce que notre association demande. Nous avons donc parcouru tout le tronçon situé dans le 15ème arrondissement : du pont du Garigliano à la porte de Vanves.

Le premier constat est que même sur l’espace qui lui est consacré, le cycliste peut s’attendre à subir gêne et conflits. En effet, on peut légitimement se demander où les voitures pour l’instant garées sur la piste vont stationner lorsque le tramway sera en fonctionnement. A d’autres endroits (entre la porte de Versailles et Balard) les terrasses de café prennent la totalité du trottoir : le flux piéton est donc rabattu sur la piste.

Le second constat est l’absence de continuité cyclable : la piste s’arrête quand le trottoir n’est pas assez large, ce qui est le cas à chaque station de tramway (le quai de l’arrêt prend 1m). L’interruption de la piste oblige le cycliste à se réinsérer de nombreuses fois dans la circulation automobile, ce qui rend l’itinéraire soit dangereux soit particulièrement fastidieux car ponctué de feux vélo. Par ailleurs, les entrées de la piste sont parfois placées à des endroits surprenants, et pour l’instant mal indiqués.

Enfin, le dernier point noir de la piste est le passage sous les ponts de la porte de Vanves. Ce franchissement est situé dans un creux : il y a une forte dénivelée de chaque côté du pont. Les piles des ponts occupent un large espace, réduisant ainsi la chaussée et le trottoir :  Sur la voie extérieure (d’ouest en est), la chaussée est réduite à deux voies étroites séparées par les piles du pont, et le trottoir est juste assez large pour permettre aux piétons de passer confortablement. Les cyclistes doivent donc emprunter la chaussée à un endroit où la circulation automobile est rapide et lui-même roule vite puisqu’il est en bas d’une forte pente.  Sur la voie intérieure (d’est en ouest), la chaussée est également réduite, mais la place a été trouvée sur le trottoir pour mettre une piste. Cette dernière n’est pas satisfaisante pour plusieurs raisons : d’une part l’entrée de la piste, côté 14ème, n’est pas lisible et de nombreux cyclistes vont donc sans doute emprunter la chaussée, faute d’avoir repéré l’entrée de la piste juste à côté du passage piéton ; d’autre part, la piste longe la sortie du métro à un endroit où le trottoir est étroit ce qui laisse penser qu’un grand nombre de piétons utiliseront cette partie de l’accotement ; enfin, juste après le franchissement du pont, une chicane ralentira le cycliste à qui il reste une forte pente à gravir.

Tous ces éléments laissent à penser que le vélo est malheureusement le grand oublié de cet aménagement.

Cécile Chartier