Vélo 15 et 7

Notre contribution aux enquêtes publiques "Beaugrenelle"

 

Vélo 15et7 (Association des cyclistes des 15° et 7° arrondissements) 68 rue des Cévennes 75015 PARIS velo.XVetVII@wanadoo.fr

le 3 mars 2006

Contribution aux enquêtes publiques “Beaugrenelle”

0 OBSERVATIONS SUR LA FORME DES ENQUÊTES Les conditions de consultation des dossiers étaient particulièrement mauvaises : - la table sur laquelle ils se trouvaient étant située dans un lieu de passage proche de guichets ouverts au public pour des opérations sans rapport avec les enquêtes publiques, la consultation des dossiers était rendue très difficile par les paroles échangées, très légitimement à haute voix, par les personnes venues effectuer certaines formalités administratives et par les personnels les accueillant ; - les personnes entrant dans la pièce avaient souvent tendance à demander des renseignements aux personnes se trouvant en face de la porte, c’est-à-dire aux lecteurs et lectrices des dossiers d’enquête ; - les dossiers étaient très épais et constitués de nombreuses pièces, et donc très rapidement déclassés et/ou mélangés, ce qui ne facilitait pas leur consultation, d’autant plus que : - la distinction entre les deux enquêtes, et la séparation entre les trois dossiers correspondant aux trois îlots, était difficile à percevoir et encore plus à comprendre ;

Cette distinction et cette séparation, si elles ont sans doute des raisons administratives, n’ont bien sûr été perçues que par une infime minorité des personnes venues consulter et/ou répondre aux enquêtes. La controverse actuelle sur le centre commercial recouvrant tous les aspects (commerciaux, de circulation, d’architecture,...), il était prévisible que la majorité des réponses concernerait l’ensemble des aspects de cette opération. Un rapide survol des cahiers dans lesquels étaient écrites ou agrafées les réponses le montre effectivement, et la couleur de ces cahiers, censée correspondre à chacune des enquêtes, n’a visiblement eu aucune influence sur la répartition de ces réponses. Comme les autres intervenants, nous ne chercherons pas, dans notre contribution, à distinguer ce qui concerne l’une ou l’autre des enquêtes soumises au public.

Nous formons la proposition que, pour ce type de consultation, la forme que prend l’enquête et la matérialité des dossiers soumis au public soient si possible plus proches de la façon dont le public perçoit le projet qui lui est soumis et puissent, autant qu’il est possible, s’affranchir un peu de la forme strictement administrative du problème posé.

Enfin, les trois dossiers correspondant aux trois îlots étaient, pour l’essentiel, composés exactement des mêmes pièces, mais on ne pouvait le savoir qu’en feuilletant ces trois dossiers. N’aurait-il pas été plus rationnel de mettre à disposition un dossier comprenant les pièces communes, et trois dossiers comportant les pièces particulières à chaque îlot ?

On se demande aussi pourquoi, comme c’était le cas par exemple pour le dossier concernant le prolongement du tramway T2, le dossier d’une enquête aussi complexe et volumineuse ne pourrait pas être consultable sur Internet. L’ensemble de ces circonstances nous a obligés à prendre des notes sur papier, sans pouvoir après coup déterminer avec précision de quel document telle ou telle citation notée est extraite.

1 DANS LA PLUS GRANDE PARTIE DU DOCUMENT, LES CYCLISTES N’EXISTENT PAS Et tout d’abord il n’est nulle part envisagé qu’un client puisse venir à vélo, ou qu’un cycliste puisse être client. L’étude destinée à déterminer la zone de chalandise du centre commercial s’appuie principalement sur des isochrones de déplacement en voiture, pour ensuite conclure... que la majorité des clients viendront à pied ou en transport en commun. Dans l’analyse géographique du site il est fort justement observé que la zone jouxtant le site sur la rive gauche est relativement plate, remontant en pente douce vers Montparnasse, mais nulle part il n’en est conclu que cette circonstance rend toute cette zone particulièrement propice aux déplacements à vélo. Or la zone à distance facilement cyclable autour du centre recouvre en grande partie les 7° et 15° arrondissements, dont sont originaires les adhérents de notre association. Il est pourtant clair que l’attractivité d’un bon nombre des magasins du futur centre commercial sera grande pour ces clients. L’implantation de Virgin’ permettra par exemple aux cyclistes habitant nos arrondissements d’éviter d’avoir à se déplacer, comme ils le font actuellement, dans le magasin de la même chaîne sur les Champs-Elysées ou à la FNAC de la rue de Rennes. Et il n’est que de voir le nombre de vélos stationnés autour de cette FNAC pour se rendre compte de l’attractivité de ce type de magasin pour les cyclistes. C’est d’ailleurs pour les cyclistes que la distance réelle est la plus pertinente, plus que pour les automobilistes, et bien plus que pour les usagers des transports en commun, pour lesquels le nombre de correspondances et la distance aux stations relativisent la distance brute. Et les cartes représentant les centres commerciaux situés aux alentours de Beaugrenelle est parlante : c’est pour les cyclistes que la réhabilitation du centre commercial Beaugrenelle aura le plus d’intérêt. Pourquoi ne pas en avoir fait état parmi les arguments plaidant en faveur de la réhabilitation du centre commercial ? Il est regrettable, et incompréhensible, que l’hypothèse de clients venant à vélo n’ait pas même été effleurée. C’est pour nous d’autant plus troublant que des hypothèses hautement fantaisistes d’acheminement de clients ont, elles, été prises en compte. “Une promenade le long de la Seine devrait voir le jour entre le parc de Bercy et la parc André Citroen, passant devant la dalle de Beaugrenelle et permettant de traverser la capitale sans quitter les rives”. “Mesures d’accompagnement : la SCI Beaugrenelle envisage de favoriser l’accès des clients par le port de Grenelle en participant à l’aménagement de navettes et d’accès par la Seine.” On imagine ainsi des clients arrivant en bateau faire leurs courses à Beaugrenelle, des promeneurs traversant tout Paris le long de la Seine avec le même objectif ! Il resterait d’ailleurs aux uns et aux autres à traverser le quai de Grenelle, dont le document précise : “Le quai de Grenelle, avec sa circulation dense et rapide, rend la traversée dangereuse et limitée aux seuls passages piétons” “la place Fernand Forest : une entrée dans le 15° arrondissement. L’espace est aujourd’hui marqué par une très forte présence des voitures sans cohabitation facile avec les piétons. L’objectif poursuivi pour le réaménagement de cet espace vise à rendre cette place propice aux usages piétonniers.” On observe là encore l’absence de préoccupation pour les cyclistes : pour eux aussi le quai de Grenelle, la place Fernand Forest sont des endroits particulièrement difficiles. Nous y reviendrons. Citons encore deux passages dans lesquels sont soigneusement énumérés et pris en compte les clients du centre commercial Beaugrenelle : “Les principaux objectifs du projet consistent à (...) offrir à l’importante population du quartier d’implantation et des quartiers environnants une offre de commerces et de services correspondant à ses attentes. A propos de la fréquentation et de la circulation le projet sera à l’origine d’une modification de la fréquentation du quartier (...) par les piétons, les usagers des transports en commun et les automobilistes” “Classiquement, le samedi concentrera une part importante des visites du centre et du cinéma. Elle aura un impact à la fois sur la circulation automobile, sur les cheminements piétons et sur les transports publics.” Pas de cyclistes.

2 TOUT CE QUI CONCERNE L’ACCESSIBILITÉ EN TRANSPORT COLLECTIF EST INEXACT. “Le centre commercial Beaugrenelle bénéficie de la proximité immédiate d’un réseau remarquable de transports en commun, celui de la Ville de Paris, qui est reconnu pour son importance, sa qualité et sa densité. Ainsi, à proximité du site, on recense une ligne de RER, cinq lignes de métro et cinq lignes de bus. Métro : la ligne 10 est la plus proche du site, (...) on recense 4 autres lignes de métro qui desservent le site à moins de 400m : les lignes 6,8,9 et 12.” “Le schéma ci-contre présente le tracé de ces différentes lignes ainsi que les stations localisées à proximité de la zone étudiée (...). Le schéma met en évidence l’accessibilité du secteur Beaugrenelle par les transports en commun. (...) Ainsi, le site bénéficie d’une accessibilité immédiate aux transports en commun.” On ne s’attardera pas sur les stations de métro signalées comme situées à moins de 400m : on peut supposer qu’il s’agit d’une simple erreur. Mais sur le fond, considérer comme desservant le site les stations Convention ou Vaugirard (ligne 12), situées à 1,5km de la place Charles Michels, ou la station Jasmin (ligne 9), un peu plus proche en distance mais séparée de Beaugrenelle par une pente abrupte n’est vraiment pas sérieux. Les clients venant du Nord de la ligne 12 changeront évidemment à Sèvres-Babylone, ceux venant du Sud viendront par d’autres moyens, certains par le bus (70,88, 42,...). L’hypothèse ici envisagée est totalement improbable. Plus généralement, il est plusieurs fois indiqué dans les documents soumis à enquête : “Le projet sera à l’origine d’une augmentation importante des transports en commun. Compte tenu d’une offre importante sur le quartier, les infrastructures existantes seront capables d’absorber cette fréquentation supplémentaire. Par ailleurs, la requalification de la rue Linois améliorera la fréquentation en transports en commun du fait de l’aménagement de couloirs de bue en site propre.“ “Le chantier sera à l’origine d’une augmentation du trafic à ses abords mais cet accroissement sera limité en raison de la très bonne desserte du site qui permettra à la majorité des ouvriers d’utiliser les transports en commun (p.189) “. Passons rapidement sur les “couloirs de bus en site propre” (en fait tracés à la peinture) sur quelques dizaines de mètres de la rue Linois qui amélioreraient la fréquentation des transports en commun, alors que cette rue large ne présente actuellement pas de difficulté à la circulation des bus. Plus généralement, on peut sans exagération affirmer que la réalité est exactement l’inverse de ce qui est prétendu ici : le réseau de transports en commun, qui établit dans la presque totalité de Paris intra-muros d’excellentes conditions de desserte, comporte quelques zones où le maillage est plus lâche, la desserte moins bonne. Parmi ces endroits, le sud-ouest du 15° arrondissement, et la zone de Beaugrenelle. Une seule ligne de métro dessert réellement le site, la ligne 10, une ligne courte qui ne dessert que la rive gauche. Sa desserte est médiocre et son matériel ancien (MF67).. Le chiffre de cinq lignes de bus desservant convenablement le centre peut par contre être considéré comme légitime. Il convient cependant de préciser que seule la ligne 62 est “Mobilien” et fonctionne en soirée, et que seuls le 62 et le 72 circulent le dimanche. Ces précisions sont importantes pour la partie culturelle (en particulier les cinémas) et pour la fonction restauration. “L’état des lieux sur les transports en commun s’appuie sur des documents de la RATP.” Il aurait peut-être été utile de soumettre les documents d’enquête à la RATP elle-même, qui n’aurait sans doute pas laissé passer ces assertions.

3 LORSQUE LE VÉLO EST CITÉ, LES INFORMATIONS SONT FAUSSES OU ANECDOTIQUES “L’ensemble du 15° arrondissement est peu desservi par les pistes cyclables. En effet, il n’accueille que quelques voies protégées : - au nord, à partir du pont de Bir-Hakeim, sur les quais en direction du centre de Paris ; - au sud, le long des boulevards des Maréchaux, intégrées aux couloirs de bus protégés.” Ce descriptif a sans doute été fait, sans consulter la direction de la voirie et des déplacements, à partir de l’édition 2003 de la carte cyclable éditée par la ville de Paris (une nouvelle édition de cette carte est parue au printemps 2005). En effet, en 2004 a été construite, de chaque côté des boulevards Pasteur, Garibaldi et de Grenelle, une piste cyclable en site propre. Compte tenu de la controverse à laquelle a donné lieu cette construction, on peut supposer que la personne qui a rédigé ce descriptif a une connaissance limitée du 15° arrondissement et des travaux de voirie. les “voies intégrées aux couloirs de bus protégés” sur les Maréchaux accompagnaient le bus PC1 aménagé en 1999, ont disparu fin 2003 dès le début des travaux du tramway, et ne reviendront évidemment jamais, remplacées par des pistes cyclables sur les trottoirs interrompues au droit de la plupart des stations du tramway. Rien à voir.

“Des travaux de voirie sont en cours ou projetés pour améliorer les conditions de circulation dans l’arrondissement. Ils concernent la création de zones deux-roues avenue Félix-Faure, rue de la Procession, rue Mademoiselle et rue Violet”. Si la création de zones de stationnement deux-roues est effectivement une bonne chose pour les cyclistes, elle n’a aucune conséquence sur “les conditions de circulation dans l’arrondissement”. Comme d’autres affirmations de ce document, et comme d’autres rectifications de notre part, cette inexactitude n’a pas grande importance, mais l’accumulation de faits affirmés sans aucun souci de vérité ne donne pas une impression de sérieux dans les parties fondamentales de ces documents, en particulier dans les études chiffrées dont nous ne sommes pas en mesure de pouvoir vérifier le bien-fondé.

“Il est à noter qu’à proximité du Front de Seine, sur l’autre rive, le bois de Boulogne offre de nombreux espaces pour le cyclisme de loisirs” Quel est l’intérêt de cette phrase ? Nous n’avons pas réussi à faire la moindre hypothèse. Quel est l’effet, sur les clients susceptibles de fréquenter un centre commercial ou sur leurs déplacements vers ce centre, de la présence à quelques kilomètres d’espaces de promenade ?

“Le 28 juin 2005, entre 7h et 23h, les comptages sur le pont de Grenelle ont relevé le passage de 235 cyclistes de rive droite vers rive gauche et de 193 cyclistes dans l’autre sens ( soit entre 12 et 15 vélos par heure.” Cette phrase semble avoir pour objectif de montrer le faible nombre de cyclistes circulant dans ce secteur. Ici encore, la simple consultation des personnes connaissant le sujet, à la DVD ou parmi les cyclistes, aurait permis d’analyser cette donnée : la place Fernand Forest et le quai de Grenelle, le très large et inhospitalier pont de Grenelle, la zone entourant la Maison de la radio forment une coupure très importante pour le cycliste, et cette coupure est immédiatement suivie d’une forte pente. Il est donc normal qu’il y ait peu de cyclistes sur le pont de Grenelle. Il en est fort différemment sur la rive gauche, dans laquelle de nombreuses rues sont de taille moyenne et relativement accueillantes aux cyclistes : rue des Entrepreneurs, avenue Émile Zola, rue Emeriau, rue Saint Charles ou rue de Lourmel par exemple. Des comptages de ce côté auraient certainement donné des résultats très différents. Comme dit plus haut, la zone naturelle de chalandise du centre Beaugrenelle pour les cyclistes est asymétrique et se situe très majoritairement sur la rive gauche

“Compte tenu de l’absence de pistes cyclables sur le site actuel, la projet n’aura pas d’impact négatif sur la circulation des deux roues. Cette phrase semble supposer que les cyclistes ne circuleraient que sur les pistes cyclables. Ce présupposé est bien sûr inexact. L’impact sur la circulation des cyclistes se mesure partout où les cyclistes roulent. Si donc la circulation venait par exemple à augmenter dans des rues relativement calmes du 15° arrondissement, le projet aurait “un impact négatif sur la circulation des cyclistes”. Et si, comme nous le verrons plus loin, le projet d’un futur aménagement cyclable est empêché par les aménagements du centre commercial, le projet aurait “un impact négatif sur la circulation des cyclistes”.

“l’installation d’un abri à vélos d’une capacité de 50 vélos est une mesure d’accompagnement. Il sera situé au niveau voirie sur l’Ilôt Pégase, à proximité de la tour Cristal.” “Enfin, et c’est une réelle originalité du projet Beaugrenelle, les investisseurs se sont engagés via leur partenariat avec la Ville de Paris et la SEMEA 15 à installer sur l’ilôt Charles Michels une unité de police de quartier, une mission locale pour l’emploi, une halte garderie accessible à tous, un garage à vélos de 50 places.” Dans quel îlot sera situé ce garage pour les vélos, cité plusieurs fois dans le texte soumis à enquête. ? Pégase ou Charles-Michels ? Le texte de l’engagement pris par les investisseurs figure en annexe aux documents de l’enquête publique. Il suffit donc de s’y reporter : “Dans le cadre de l’aménagement du centre commercial sera prévu un garage pour les vélos. Accessible depuis la rue, ce local sera aménagé pour le stationnement d’une trentaine de vélos.” Pas d’indication de localisation, mais l’engagement pris par l’investisseur, à la place des “50 vélos” mentionnée dans le texte, est en réalité d’”une trentaine de vélos”. Et c’est ce document qui fera foi en cas de désaccord, car c’est sur ce chiffre que l’investisseur s’est effectivement engagé. Pas sérieux.

4 UNE DISPOSITION DÉFAVORABLE AUX CYCLISTES ET UN DOCUMENT OFFICIEL NON PRIS EN COMPTE “Le parti-pris de positionner l’entrée et la sortie du parking au niveau de la contre-allée et la mise à double sens de la contre-allée vers le sud jusqu’à Javel (...) le seul inconvénient réside dans la nécessité d’aménager la rampe de parking sous le futur parvis piétons”. Ce n’est pas le seul inconvénient : du fait de la dangerosité pour les cyclistes de circuler sur le quai de Grenelle et le quai André-Citroën, un certain nombre de cyclistes préfèrent emprunter cette contre-allée vers le nord, et l’espace situé entre cette contre-allée et la voie principale vers le sud. S’il était réalisé comme prévu, l’aménagement proposé aurait donc un impact très négatif sur la circulation des cyclistes. NOUS DEMANDONS DONC AU COMMISSAIRE-ENQUETEUR, S’IL DONNE UN AVIS FAVORABLE AU PROJET, D’ASSORTIR SON AVIS D’UNE RÉSERVE CONCERNANT CET AMÉNAGEMENT. Cette demande s’appuie également sur le “schéma directeur 2002-2010 du réseau cyclable parisien” adopté en janvier 2003 par la Ville sur la base de travaux de l’Atelier Parisien d’URbanisme. Ce Schéma Directeur est assorti d’une carte des propositions d’aménagements cyclables, parmi lesquels le quai de Grenelle et le quai André-Citroën. Cette prolongation de l’axe longeant la rive gauche de la Seine est depuis longtemps à l’étude, et nous souhaitons qu’elle ne soit pas définitivement rendu impossible en un point singulier. Une nouvelle étude, tenant compte de la nécessité d’un aménagement cyclable à cet endroit, nous semble nécessaire, et nous demandons au Commissaire-Enquêteur de bien vouloir la prescrire.

Cette contribution aux enquêtes publiques sur le projet Beaugrenelle pourra paraître bien négative. Nous aurions préféré pouvoir donner un avis favorable, et même enthousiaste, à ce projet dont l’utilité globale est incontestable. Mais nous avons été choqués par la médiocrité et les inexactitudes des documents soumis à enquête publique : il nous semble que le respect dû aux citoyens qui prennent la peine de venir, sur leur temps libre, consulter des dossiers volumineux et complexes, impose de leur fournir des documents sérieux et, au minimum, exacts.

Pour introduire une note positive en conclusion de cette contribution très négative, une proposition concrète : “Pour mieux mesurer les effets des nouveaux bâtiments, le maître d’ouvrage continuera de s’inspirer des études générales menées par la Ville de Paris ou par d’autres institutions compétentes et (...) mettra à disposition les différentes données qu’il détient. (...) Des études seront faites .pour constater l’évolution de la circulation et des habitudes de transport des usagers du centre en fonction des périodes de l’année et des heures de la journée. Les conclusions permettront de renforcer ou de modifier si besoin les signalétiques ou de renforcer l’offre, par exemple en stationnement vélos.” A l’évidence, il n’a pas été réellement fait appel, pour les documents soumis à enquêtes, aux “études générales menées par la ville de Paris” (en l’occurence le chargé de mission vélo à la DVD) ni à “d’autres institutions compétentes” (en l’occurence l’association Vélo 15et7). Nous proposons que ces compétences et bonnes volontés soient, dès à présent et sans attendre le début des travaux, mises à contribution. Nous y sommes, pour notre part, prêts.

En résumé, Vélo 15et7 souhaite vivement que le centre Beaugrenelle soit réhabilité, mais qu’il le soit sur la base d’études sérieuses, faisant appel aux compétences éprouvées, en particulier en ce qui concerne les déplacements en transports en commun et à vélo, ce qui n’est pas le cas des documents soumis à enquêtes publiques. Vélo 15et7 demande au Commissaire-Enquêteur de prendre en compte la nécessité, conformément au schéma directeur cyclable de la Ville, de réaliser un aménagement cyclable sur les quais de Grenelle et André-Citroën.

Pour le bureau de Vélo 15et7 le président

Abel Guggenheim