Vélo 15 et 7

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La Lettre de Vélo 15et7

N° 78 - Décembre 2006

Pour beaucoup d’entre nous, la fin de l’année est l’époque des ré-adhésions. Adhérer à l’association, c’est :

  Recevoir la lettre mensuelle de l’association (version papier ou Internet) qui vous tiendra informé de ce que nous faisons, de l’actualité vélo, et de toutes les infos que vous voudrez nous transmettre.

  Pouvoir échanger avec nous, nous donner votre opinion, nous communiquer votre manière de vivre le vélo dans nos arrondissements.

  Si vous le souhaitez, pouvoir vous joindre à nous lors des réunions mensuelles ou des actions diverses proposées (consulter le site), en particulier lors de notre prochaine rencontre conviviale du 22 décembre.

Adhérer à l’association, cela veut surtout dire que vous nous donnez une légitimité pour parler en votre nom. C’est grâce à nos adhérents que nous pouvons justifier d’une connaissance détaillée des questions de circulation cycliste dans chacun des quartiers des 15ème et 7ème arrondissements. Vélo 15et7 est une petite association , mais reconnue et écoutée par les pouvoirs publics, aux côtés d’autres associations de la région parisienne telles que MDB, Vélorution, Vivre à Vélo en Ville, etc.

L’adhésion, c’est un tout petit geste, une somme symbolique, mais cela compte beaucoup dans la vie de l’association.

Il est temps pour vous de renouveler votre adhésion si un bulletin est joint a la lettre, ou qu’un message vous l’indique pour ceux d’entre vous qui la reçoivent par Internet.

Nathalie Privat et Cécile Chartier

Les Maréchaux, encore les Maréchaux, toujours les Maréchaux !

Nos adhérents le savent, la pratique habituelle de l’association est plus la proposition que la récrimination, l’action constructive que la protestation. Certaines de nos suggestions ont été réalisées, d’autre dorment encore dans les cartons de la Mairie. Notre collaboration avec les techniciens de la troisième section territoriale de Voirie, qui ont pris l’habitude de nous consulter avant chaque réalisation, nous a permis de donner le point de vue des utilisateurs, et de faire modifier ou améliorer certains projets.

Depuis plus d’un an, notre principale activité n’est plus constructive, mais défensive. Nous avons à plusieurs reprises alerté élus et techniciens sur les « particularités » des aménagements « cyclables » réalisés à l’occasion de la construction du tramway T3.

Nous avons recherché le dialogue, avec la Mission Tramway, avec l’architecte : aucune écoute. Nous avons invité les autres associations à venir constater sur place que la circulation des cyclistes, loin de s’améliorer, serait dégradée par ces travaux, et toutes nous ont rejoint dans nos craintes. L’ensemble des associations a insisté pour que l’adjoint au Maire chargé des Transports vienne lui-même constater sur place, à vélo, ces aberrations, ce qu’il a accepté de faire le 3 octobre dernier. Le directeur de la Voirie, la responsable de la Mission Tramway, plusieurs techniciens étaient présents lors de cette visite, et tous ont reconnu que ces aménagements posaient de nombreux problèmes. Mais les modifications qui ont pu être apportées ne sont que marginales, et l’essentiel reste : ni les cyclistes expérimentés, à cause des tracés biscornus sur les trottoirs, ni les familles et les débutants, à cause des interruptions aux endroits les plus difficiles, ne pourront utiliser ces aménagements.

Nous sommes aujourd’hui contraints de rendre public notre mécontentement, tout d’abord par simple souci de la vérité. Il est en effet courant de lire aujourd’hui qu’ « à l’occasion de la construction du tramway, l’espace public a été réorganisé au bénéfice des piétons et des cyclistes » : c’est vrai pour les uns, mais exactement contraire à la vérité pour les autres. On peut aussi lire ou entendre que « la construction du tramway s’est accompagnée d’une réduction de la place accordée à l’automobile ». C’est également faux : en fait, les automobiles bénéficient, comme dans la configuration précédente avec le PC1, de deux files de circulation, et la disposition en deux chaussées séparées par la plate-forme du tramway procure aux automobilistes un confort de type autoroutier, qui leur donne un sentiment de sécurité et les incite à rouler vite. Au-delà de ce simple rétablissement de la vérité, un autre enjeu se profile : si nous ne manifestons pas clairement que nous ne comprenons pas que le tramway se fasse, contrairement à toutes les annonces médiatiques de la Municipalité, au détriment des cyclistes et au bénéfice des automobilistes, il est probable que le prolongement du tramway au delà de la porte d’Ivry se fasse avec les mêmes caractéristiques. Toutes les associations de cyclistes l’ont bien compris.

C’est pourquoi nous avons invité, le 22 octobre, les cyclistes à venir voir sur place la totalité des aménagements cyclables. Un compte-rendu photographique en sera bientôt visible sur le site de l’association, et le Parisien en a rendu compte (voir article ci-dessous). Nous organisons, avec Vélorution et Réseau Vert, une nouvelle visite le 9 décembre prochain. L’invitation à cette visite se trouve en supplément de ce numéro. Plusieurs media nous ont déjà fait part de leur intention de se joindre à nous. Nous leur demandons, bien sûr, de nous envoyer si possible un journaliste à vélo, pour qu’il puisse faire part de ses propres impressions. Nous souhaitons que de nombreux cyclistes soient présents ce jour-là.

Enfin, avec les mêmes associations et le MDB, une action est prévue le jour même de l’inauguration, le 16 décembre prochain. Les informations figureront sur le site de l’association.

La visite des maréchaux du 22 octobre a fait l’objet d’un article dans le Parisien.

La curiosité du mois

Dans chaque lettre, un autre point de vue sur le vélo.

Des extraterrestres sont en mission sur terre pour observer les usages des terriens...et ils ont bien du mal à les comprendre. Ils ont atterri à Barcelone, ville de l’auteur, Eduardo Mendoza, et dans ce passage, le rapport quotidien porte sur le vélo.

"La densité de la circulation est l’un des problèmes les plus sérieux de cette ville et l’une des choses qui préoccupe profondément son maire, aussi appelé Maragall. Celui-ci a recommandé en plusieurs occasions l’utilisation substitutive du vélo et est apparu dans les journaux monté précisément sur un vélo, bien qu’à la vérité il n’ait jamais l’air d’aller bien loin. Peut-être que les gens feraient un plus large usage du vélo si la ville était plate, mais c’est mal parti, car elle est déjà toute construite.

Une solution serait que la Municipalité mette des bicyclettes à disposition des passants dans la partie haute de la ville, avec lesquelles ceux-ci pourraient aller au centre très vite et quasiment sans pédaler. Une fois dans le centre, la Municipalité elle-même (ou à sa place, une entreprise concessionnaire) se chargerait de mettre les vélos sur des camions et de les retourner à la partie haute. Ce système serait relativement bon marché. Tout au plus faudrait-il placer un filet ou un long matelas dans la partie basse pour empêcher les moins experts ou les plus fous de tomber dans la mer une fois effectué le trajet descendant. Il resterait à résoudre, bien sûr, la façon dont les gens qui seraient descendus au centre à vélo retourneraient en haut, mais ceci n’est pas une chose qui doive préoccuper la Municipalité, car il n’est pas dans les fonctions de cette institution (ni d’aucune autre) de restreindre l’initiative des citoyens."

Eduardo Mendoza, Sin noticias de Gurp, 1991 Traduction de Nathalie Privat

L’Agenda

Samedi 9 décembre : Nouvelle visite sur les maréchaux. RDV à 15h face à la station RER "« Cité Universitaire ». (téléchargez l’invitation)

Samedi 16 décembre : inauguration du tram. Action avec le MDB.

Vendredi 22 décembre : Rencontre conviviale de Vélo 15et7.

Lundi 22 janvier : Assemblée Générale de Vélo 15et7.